L'EDUCATION ET LE DROIT A L'ÉDUCATION: UN IMPÉRATIF CATÉGORIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DES PEUPLES AU CAMEROUN
Tout enfant qu'on éduque est un homme que la société gagne. La préoccupation majeure des Etats a toujours été d'avoir des hommes et des femmes bien formés. Depuis la fin du 18e siècle, jusqu'à nos jours, l'éducation est au centre des débats des sociétés internationales. De ce fait, le droit international a mis sur pied tout un arsenal d'instruments notamment la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre 1948, la Déclaration relative aux droits de l'enfant en 1959, la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l'enseignement adoptée par la conférence générale de l'UNESCO le 14 décembre 1960 et bien d'autres qui favorisent la promotion de l'éducation pour tous les enfants en âge scolaire au sein des pays parties auxdites Conventions.
Le droit à l'éducation qui tient compte des spécificités des zones d'éducation est l'une des réponses à cette préoccupation. Mais préalablement à cette analyse, il convient de définir les termes du sujet; étymologiquement l'éducation est l'action de "guider hors de", c'est-à-dire développer, faire produire, la connaissance et même le savoir être. Le droit à l'éducation quant à lui est un principe universel et constitutionnellement reconnu au Cameroun qui reconnaît à chaque citoyen d'exiger de l'Etat et de la communauté internationale l'instruction. Ainsi perçu, il ressort que les deux expressions utilisées sont d'autant plus importantes pour celui qui les intègre que pour celui qui n'accordent aucun intérêt. Le régime juridique applicable au droit à l'éducation permet de comprendre que l'éducation vise entre autre à épanouir les enfants par ricochet à développer le pays.
Nous nous posons la question de savoir comment atteindre les objectifs visés par le droit à l'éducation lorsque les conditions requises ne sont pas réunies. Nous allons de ce fait présenter quelques limites rencontrées dans notre pays le Cameroun et proposer au besoin des pistes de solutions pour y remédier.
Les gouvernements font des mains et des pieds afin d'assurer l'éducation à tous les enfants résidents sur leurs territoires. Tel est le cas avec le gouvernement camerounais. Cependant, l'accès à certaines Régions n'est pas du tout facile à cause du relief. L'accès au Septentrion par exemple n'est pas évident. Par voie terrestre venant du Centre, il vous faut parcourir deux à trois jours de voyage avec tout ce que cela comporte comme risque (mauvais états de route par endroit, accident, agressions, etc.), s'il faille construire des établissements dans ces coins reculés, pouvant accueillir les autres camerounais qui ne sont pas nécessairement dans résidents ou natifs de cette Région, il devient difficile de gérer cela. En outre même les riverains de cette Région rencontrent entre autre des problèmes liés à l'éloignement des écoles par rapport à leur domicile. L'accès à celles-ci est souvent un véritable parcours du combattant. C'est le même scénario des routes enclavés dans le Sud profond du pays, les enfants de cette partie du Cameroun, doivent parcourir des kilomètres sous toute forme d'intempéries pour rejoindre l'école qui n'offre même pas un cadre minimal d'apprentissage.
Bien plus la violence humaine c'est-à-dire les guerres civiles, localisées, ethniques contribuent à la destruction des infrastructures éducatives existantes ou la séquestration du système éducatif par des groupes séparatistes comme c'est le cas dans les Régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest Cameroun en proie à la crise socio-politique dite "crise anglophone".
Le climat aussi est un facteur gênant et ne favoirse pas l'éducation des enfants . C'est le cas de certaines zones du Centre (Département du Mbam et Inoubou) et de l'Extrême Nord du Cameroun où les températures sont très élévées et rendant ainsi difficile l'apprentissage surtout en saison sèche.
L'histoire peut également contribuer à l'éducation ou pas car si par coutume les enfants d'une Région donnée (Est ou Grand Nord), n'allaient pas à l'école, il ne serait pas évident aux gouvernants de les faire partir à l'école. Le fait que les parents ne trouvent pas de raison d'envoyer les enfants à l'école soit par manque de moye ou même par ignorance pose un grand problème à leur développement cognitif et épanouissement humain. Devant donc tout ce film d'événements négatifs qui gangrènent notre société camerounaise, nous ajoutons le problème d'éducation de la jeune fille qui reste une de nos grandes préoccupations.
Il est important que l'Etat connaissant ces réalités, s'engagent résolument à faire respecter le principe selon lequel "toute personne a droit à l'éducation". Pour ce faire, il incombe aux dirigeants, aux personnes de bonne volonté, aux parents, aux structures privées et multinationales exerçant dans le territoire camerounais, de prendre le taureau par les cornes pour faire valoir ce droit. Leur action doit passer nécessairement par des campagnes de sensibilisations, la construction des routes, des écoles répondant aux normes d'apprentissage, la formation des enseignants orientée entre autre sur la créativité, le savoir-être, le savoir-faire et le savoir -vivre. Offrir des bourses aux enfants des familles démunies pouvant leur permettre de poursuivre leurs études après qu'ils aient validé leur éducation élémentaire obligatoire et gratuite, éduquer à la culture écologique qui consiste à prendre soin du bien commun qui est la terre dans laquelle nous vivons et nous exerçons notre activité quotidienne et bien d'autres.
Clément TSANGA MBIA
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