Le culte des ancêtres chez les Fang
Les Fang forment
un groupe ethnique négro-africain répandu à travers cinq pays de l’Afrique
centrale. Il s’agit : du Cameroun, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la
Guinée Equatoriale, et du Sao Tomé et Principe. Bien qu’ils soient présents
dans ces cinq pays cités, nous voulons faire remarquer que la majeure partie de
la population Fang se trouve au Gabon et en Guinée Equatoriale. Les Fang se
distinguent des autres sociétés traditionnelles africaines par une religion qui
leur est propre. Il s’agit ici du « Byeri ou Melane ». Nous
n’excluons pas d’une certaine façon l’organisation
de leur société, leur langue et surtout leur histoire qui constituent également
un grand patrimoine dans l’étude de leur culture, c’est pourquoi, en la
présentant à la suite de notre travail nous aurons à mettre un petit accent
particulier sur ces points essentiels de la culture fang, et nous voulons faire
savoir que c’est d’ailleurs ces points particuliers, qui donnent une coloration
spéciale aux Fang au point que cela puisse
intéresser plus d’un, et pour la plupart les chercheurs (anthropologues,
ethnologues et aussi philosophes). Cependant notre travail n’a pas l’ambition
d’une recherche anthropologique d’envergure sur les Fang mais une présentation
de la religion Fang le «Byeri » en voie de disparition. C’est fort de ce
constat que nous aurons à nous interroger sur les causes principales de ce
déclic.
D’emblée, nous
disons que la religion chez les Fang se situe à deux niveaux étroitement liés.
D’un côté un niveau individuel dans lequel rentre la Famille et de l’autre un
niveau collectif qui engage pour sa part toute la communauté. Toutefois il sied
de dire que sur le plan humain et social, l’aspect communautaire n’était pas
dissocié de l’aspect familial. La famille se trouvait impliquer dans la
communauté d’où le lien indissociable. Sur le plan spirituel par contre, le
vécu religieux se situait le plus au niveau individuel (la famille) car chaque
famille bien qu’attachée à la communauté avait ses pratiques propres. Il s’est
posé un problème, celui de vouloir attribuer à chaque famille sa religion. S’il
fallait le faire, l’idéal de la religion traditionnelle Fang disparaitrait
étant donné que, dans l’histoire traditionnelle des Fang, il n’existait pas une
religion au sens strict du terme qui avait à sa tête des pasteurs ou prêtres
chargés de sanctifier le peuple et de résoudre les problèmes de la société. Il
est donc né le besoin de trouver un élément commun qui permettra à tous les
Fang d’exprimer leur croyance et à travers lequel ils seraient en lien avec
l’Etre Suprême. Ainsi va naître le « Byeri » ou culte des ancêtres.
Le « Byeri »
en tant que religion était donc commun aux Fang, qu’ils soient (mekê ; mvaie ; ntoumou ;
zaman ; okak ; betsi…) tandis que sa pratique demeurait
strictement familiale. Bien qu’ayant admis le « Byeri » comme
religion commune aux Fang, il s’en est trouvé une influence : seule
l’arrivée des missionnaires qui avaient la charge d’évangéliser les peuples de
l’estuaire du Gabon à travers leur religion axée sur le Christianisme a dû
mettre en déroute la pratique du culte des ancêtres chez les Fang. Pour ces
missionnaires, ceci ne relèverait pas du divin tout au contraire ce n’étaient
que des pratiques animistes et mystiques qu’il fallait éradiquer à tout prix.
Pour ce faire, Il fallait amener ces populations à épouser la nouvelle religion
que les missionnaires leur ont apportée. En outre, il a été observé qu’avec le
modernisme, beaucoup de Fang surtout les jeunes se désintéressent de la
pratique du « Byeri » ce qui fait que de nos jours, on peut avoir l’impression
qu’il n’existerait plus dans les villages Fang. C’est la raison pour laquelle
nous nous sommes posé la question de savoir quel crédit pouvons-nous accorder
au « Byeri » dans notre société actuelle ? D’emblée nous dirons
que le « Byéri » ou Le culte des ancêtres chez les Fang revêt deux
connotations : la croyance aux ancêtres protecteurs, le rituel et la
présence des objets réservés au culte parmi ceux-ci la statuette. Les ancêtres
occuperaient une place de choix dans leur société de telle sorte qu’il leur est
réservé un culte sans lequel il n’existerait pas une véritable communion entre
eux et les vivants. Paulin NGUEMA-OBAM dans son ouvrage Aspects de la
religion Fang, (Karthala-ACCT, Paris, 1983, P.51) renchérit cette idée
lorsqu’il dit : « pour les Fang, l’ancêtre est l’axe de la
société, le garant du monde vivant et de la vie future ». Ici encore
peuvent jaillir d’autres questions notamment les Fang sont-ils
polythéistes ? Quelle conception les Fang ont-ils de l’Etre Suprême ?
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