EDUCATION POUR TOUS

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Le sacré soumis à la violence

  Pour inspirer crainte et respect,
vénération ou terreur, le sacré utilise quelque fois la violence. Comment et pourquoi
le sacré devient-t-il sujet de la violence ? Il sera donc question de
répondre à une invite pour comprendre les causes de la violence. A ces propos,
le premier élément qui se présente à nous est plutôt un constat qui nous révèle
l’absence de discipline au sein du noyau familial, clanique ou ethnique. Ne
remarquons nous pas souvent que dans nos civilisations africaines, les chefs,
les anciens, les patriarches voire même les ancêtres, considérés comme des
êtres sacrés sont pour la plus part bafoués et chiffonnés dans leur fonctions.
Nous voulons citer le cas de certaines tribus au Cameroun, précisément celles
du Centre, où l’autorité du chef est remise en cause pendant certaines assises
familiales importantes. D’aucun sont allés jusqu’à qualifier ces sociétés
d’acéphales.

            La violence dans certains cas tend à
revêtir l’aspect d’un caractère sacré. Comment est-ce possible ? Affirmer
une sacralisation de la violence, c’est examiner deux points : d’un côté
que la violence est sacrée, d’un autre que le sacré devient violent.  Ceci du point de vue de la résonnance
donnerait une impression d’un jeu de mot mais au fond, nous voulons signifier
que dire que la violence est sacrée, ce n’est pas l’ériger en violence. René
GIRARD nous rappelle que « Les hommes n’adhèrent pas à la violence en tant
que telle : ils ne pratiquent pas le ‘culte de la violence’ au sens de la
culture contemporaine, ils adorent la violence en tant qu’elle leur confère la
seule paix dont ils jouissent jamais »[1]

            N’avons-nous pas souvent entendu
dire que la vie est sacrée ?  En quoi
cela peut-il être influencé par la violence ? En effet, il a été démontré
par des ethnologues en l’occurrence Robert 
LIOBUCY que ce n’est pas la vie en soi qui est sacré, ni la naissance
(comme initiation à la vie), c’est bien plus tout ce qui relève de la mort, de
la disparition, de la perte de la vie. Pour lui, c’est la mort qui serait
sacrée car elle est le point de départ des rites, de cultes et des mythes. Elle
semble plus apte à expliquer le caractère double, contradictoire et antinomique
présent dans l’étymologie du mot sacré : le sacré attire, repousse, il
terrifie en même temps qu’il fascine. Devant une telle conception, n’y a-t-il
pas lieu de donner raison à ceux là même qui violentent leur corps soit dans le
but de se procurer le plaisir, soit dans le but de lui faire taire ses désirs.

            Le monde religieux ne sera pas en
reste pour la plus part des cas, nous avons des exemples patents tirés de la
Bible avec entre autre le Déluge de Noé et la destruction de Sodome et Gomorrhe
pour ne citer que ceux-là. Guisseppe Barbaglio fait remarquer que le « le
thème de la vengeance du sang de la part de Dieu se trouve dans l’Ancien
Testament encore plus souvent que la problématique de la violence humaine. Dans
un millier de textes, on dit que la colère de YHWH s’enflamme, qu’il punit par
la mort et la ruine ; comme un feu dévorant, il juge, se venge  et menace d’anéantissement (…). Aucun autre
thème n’apparaît aussi souvent que celui de l’agir sanguinaire de Dieu »[2].Nous
ne saurons passer cette étape sans faire mention de la « Djihad
islamique » appelé traditionnellement guerre sainte où le Kamikaze, au nom
d’un salut qu’il recherche auprès d’Allah accepte de s’offrir en holocauste
pour tuer des milliers de personnes pour une cause dont nous ignorons les fondements.



[1]- Girard René, La violence et le
sacré
, Paris, le livre de poche, 1980, p.386

[2]-Barbaglio Guisseppe, Dieu est-il
violent ?
Cité par Serge Lafitte
‘’la colère de Yahvé’’ in l’actualité religieuse, 1997, p.28.



25/12/2011
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