Qu'est ce que le Beau?
Le beau est quelque chose qui est
sensible au premier aspect, que l’âme reconnait comme intime et sympathique à
sa propre essence, qu’elle accueille et s’assimile.[1] C’est une qualité qui devient sensible dès la première
impression ; l’âme se prononce sur elle avec intelligence ; elle la
reconnaît, elle l’accueille et en quelque manière, s’y ajuste. Mais quand elle
reçoit l’impression de la laideur, elle s’agite ; elle la refuse ;
elle la repousse comme une chose discordante et qui lui est étrangère. Un corps est beau
quand il participe à une idée, quand il reçoit du monde intelligible une forme
et une raison, quand les parties qui le composent sont ramenées à l'unité.[2]
Le beau est un statut spécifique et déterminant. Perceptible dans le monde
sensible, manifesté dans et par l'âme purifiée et isolée du corps, identifié à
l'Intellect et au monde intelligible, il est surtout, toujours et en tout lieu,
le signe de la présence du Bien ou de l'Un, de cette « Beauté
première » et « inconcevable ». C’est une image de l’immortel intelligible.
Contre Aristote et avec Platon, Plotin soutient que le
sentiment du Beau est de nature contemplative, plutôt que productive, ou «
poïétique » ; contre Platon et avec Aristote, Plotin refuse de soumettre la
beauté à l’exigence de concordance ou d’harmonie entre les parties qui la
composent. Le Beau est simple, et non composé, il ne résulte pas de
l’agencement harmonieux de ses parties, mais du seul acte, pur et simple, de sa
manifestation. Il découle de cette définition la notion que si l’ensemble
d’unité est bon, c’est parce que les parties qui le composent sont chacune
belles. Par exemple, c’est sont les différents beaux sons isolés qui font
l’harmonie dans une chorale, sinon on arrive qu’à avoir la cacophonie. Aucune
belle chose n’est faite de parties laides. Si la beauté est antérieure à la
proportion, elle n’est pas absolument originaire puisqu’elle est l’image
visible d’une forme intelligible. La beauté simple est un
reflet de l’unité de la transcendance qu’il nomme d’ailleurs l’UN. Le cosmos
est le fruit de cet UN qui dans la surabondance de lui-même a engendré comme
une démultiplication de lui-même. La beauté d’un visage par exemple est liée à
la beauté de l’âme qui l’anime et ultimement la beauté est le fruit de l’éclat
de la transcendance. Le rayonnement de l’âme est un appel à rechercher en soi
la beauté absolue. Selon Plotin, la lumière diffuse et rayonne plutôt qu’elle
n’éclaire. Elle est l’émanation sensible d’une transcendance intelligible,
source intérieure de la Vie ou de l’Intelligence (noûs) qui s’épanche
dans le corps matériel qu’elle anime et nourrit : « N’en doutons pas, si un
corps devient beau, c’est grâce à sa communauté avec une raison venue des dieux
» Cette beauté est associée à l’idée et à l’intellect de l’UN. Par
conséquence, ce qui est au-dessus de sens ne peut être beau mais est le BIEN.
Certains êtres comme les corps, sont beaux en eux-mêmes, comme la vertu. Si
nous découvrons cette beauté de corps, peut – être pourrions nous nous en
servir comme d’un échelon pour contempler les autres beautés. Il reste à noter que le beau suscite en nous
les émotions telles que : la stupeur, l’étonnement joyeux, le désir,
l’amour et l’effroi accompagnés de plaisir.
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